Le Festival International du Film de Cannes 2022 célébrait sa 75e édition, mais aussi son retour à la normale. Le tapis rouge n’a pas été déroulé en 2020, et le festival a été décalé à l’été en 2021. Cette année-là, la croisette a donc pu retrouver de sa superbe, Cannes a pu redevenir, le temps de quelques jours, le nombril du cinéma mondial, les acteur·rice·s, réalisateur·rice·s et tous les professionnels du cinéma ont pu se retrouver pour célébrer l’art et la créativité.
Ce 75e Festival de Cannes a vu Vincent Lindon à la présidence du Jury. Acteur monumental pour l’hexagone, il a réussi à marquer la cérémonie d’ouverture par un discours poignant et engagé. "Pouvons-nous faire autre chose qu'utiliser le cinéma, cette arme d'émotion massive, pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences ? Je ne l’imagine pas ! Que la puissance évocatrice et la profondeur des œuvres des grands cinéastes, n’influent pas sur la marche du monde. Je ne l’imagine pas non plus !” s’est-il exprimé avant d’être applaudi par une salle émue et convaincue.
Comme chaque année, le festival a vu ses salles obscures éclairées par des films incroyables, créatifs, subversifs, faisant un pas de côté pour montrer des nouveaux chemins au cinéma. La Palme d’Or a été accordée à l’un d’entre eux. Sans Filtre de Ruben Östlund, film moqueur envers les bassesses de la nature humaine, où l’ultra-richesse rencontre l’absurdité, les nantis perdent leurs privilèges, l’obsession de l’image se confronte à son inutilité.
Mais le Festival de Cannes se caractérise par sa multitude de prix, récompensant les diverses professions, mais aussi la créativité, le goût pour un cinéma différent.
- Sans filtre de Ruben Östlund (Palme d’Or)
- Close de Lukas Dhont (Grand prix)
- Stars at Noon de Claire Denis (Grand prix)
- Decision to Leave de Park Chan Wook (Prix de la mise en scène)
- Les Bonnes Etoiles (Prix d’interprétation masculine pour Song Kang-ho)
- Les Nuits de Mashhad d'Ali Abbasi (Prix d’interprétation féminine pour Zar Amir Ebrahimi)
- La Conspiration du Caire de Tarik Saleh (Prix du scénario)
- EO de Jerzy Skolimowski (Prix du jury)
- Les Huit Montagnes de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Prix du jury)
- War Pony de Riley Keough et Gina Gammell (Caméra D’or)
- Les Pires de Lise Akoka et Romane Guéret (Prix Un certain regard)
- La Montagne de Thomas Salvador (Prix SACD de la Quinzaine des réalisateurs)
Mais aussi, en compétition et hors compétition :
- Aftersun de Charlotte Wells
- Moonage Daydream de Brett Morgen
- Coupez ! de Michel Hazanavicius
- Armageddon Time de James Gray
- Les Crimes du futur de David Cronenberg
- Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne
- La Femme de Tchaïkovski de Kirill Serebrennikov
- Top Gun : Maverick de Joseph Kosinski
- Elvis de Baz Luhrmann
- The Natural History of Destruction de Sergei Loznitsa