La mini-série Adolescence s’est rapidement imposée comme l’un des événements télévisuels de ce début d’année. Cette mini-série britannique, aussi maîtrisée que dérangeante, explore de manière frontale l’influence des réseaux sociaux sur les jeunes, et plus particulièrement la propagation des idéologies masculinistes au sein de la manosphère en ligne. En retraçant le parcours d’un adolescent de 13 ans impliqué dans un meurtre, la série interroge avec acuité les dérives d’un monde numérique où haine, frustration et isolement façonnent les esprits les plus vulnérables.
Servie par une réalisation audacieuse en plan-séquence, une tension narrative constante et des interprétations puissantes, Adolescence pose un regard implacable sur la radicalisation silencieuse des adolescents et l’impuissance des institutions à y faire face. Si vous avez été marqué par cette atmosphère oppressante et ces questionnements moraux, voici dix autres séries qui, chacune à leur manière, prolongent cette réflexion sur la violence contemporaine, l’embrigadement, et la perte de repères.
Broadchurch (2013)
Avec Broadchurch, le duo David Tennant et Olivia Colman nous plonge dans l’enquête autour du meurtre d’un jeune garçon dans une petite ville du littoral britannique. La série brille par sa manière de capturer le deuil collectif, les tensions au sein d’une communauté repliée sur elle-même, et la méfiance grandissante entre voisins. Comme dans Adolescence, chaque personnage est porteur d’un passé trouble, et la vérité se dévoile au fil d’une enquête sobre et poignante. Broadchurch réussit à entrelacer les émotions personnelles et les dynamiques sociales, en explorant comment une tragédie peut révéler les fractures d’une communauté. C’est un drame psychologique intense, où le suspense s’entrelace avec l’exploration fine des sentiments humains, servi par une écriture sensible et une ambiance pesante.
Happy Valley (2014)
Happy Valley suit Catherine Cawood, une policière déterminée du Yorkshire, confrontée à ses démons passés et à une affaire de kidnapping qui dérape. La force de la série réside dans la puissance de son personnage principal, brillamment interprété par Sarah Lancashire, et dans son écriture à la fois dure et empathique. Les décors réalistes, la brutalité sociale et les dilemmes moraux rendent chaque épisode poignant. Happy Valley partage avec Adolescence ce ton brutal mais émotionnellement authentique, où la justice n’est jamais unidimensionnelle et où les héros sont aussi faillibles que courageux. C’est une série crue, humaine, terriblement prenante, et d’une rare justesse dans son traitement des violences et des conséquences psychologiques sur les victimes comme sur les enquêteurs.
The Chef, la série (Boiling Point, 2021)
Créée par James Cummings, Stephen Graham et Philip Barantini, The Chef (titre original : Boiling Point) est une série britannique immersive se déroulant dans les coulisses d’un restaurant londonien sous tension. Chaque épisode est filmé en plan-séquence, une prouesse technique qui accentue la pression constante et le réalisme du quotidien en cuisine. Comme dans Adolescence, l’image sert ici un propos social fort, et la mise en scène brute nous plonge dans l’urgence émotionnelle des protagonistes. Avec son intensité sensorielle et son regard lucide sur les relations de pouvoir, The Chef est une série aussi haletante qu’émotive.
Unbelievable (2019)
Inspirée d’une histoire vraie, Unbelievable retrace le parcours d’une jeune femme accusée de fausse déclaration de viol, tandis que deux enquêtrices poursuivent la piste d’un agresseur en série. La série est bouleversante par la manière dont elle montre le traitement injuste réservé aux victimes, les failles systémiques de la justice et le chemin pénible vers la vérité. Toni Collette et Merritt Wever livrent des performances saisissantes, dans une mise en scène sobre qui privilégie l’écoute et l’émotion contenue. De manière similaire, Adolescence explore les conséquences de l'influence néfaste des réseaux sociaux sur les jeunes.
Toxic Town (2025)
Toxic Town s’intéresse à un scandale sanitaire survenu dans une petite ville britannique, où les autorités ont longtemps minimisé les dangers environnementaux. Cette mini-série dénonce le poids des lobbys, l’injustice faite aux citoyens et la lenteur des procédures juridiques. On y suit le combat d’habitants ordinaires face à des institutions hostiles, dans une narration serrée où les enjeux personnels croisent l’intérêt collectif. Les deux séries illustrent la vulnérabilité des individus face à des structures institutionnelles qui échouent à les protéger, que ce soit contre des dangers environnementaux ou des influences sociétales délétères. Avec un équilibre entre drame familial, tensions collectives et quête de justice, Toxic Town marque par son engagement, sa puissance narrative et son regard lucide sur la responsabilité politique.
Dans leur regard (When they see us, 2019)
Créée par Ava DuVernay, Dans leur regard raconte le calvaire des "Cinq de Central Park", cinq adolescents noirs accusés à tort de viol en 1989. Cette série poignante décrit avec une justesse rare les injustices raciales, la manipulation policière et le déni de justice. À travers une narration en quatre actes, elle explore les trajectoires individuelles, l’impact de la prison et la reconstruction après le drame. Les deux séries partagent une sensibilité commune : elles plongent au cœur de l’adolescence confrontée à une violence insoutenable, racontée du point de vue des jeunes eux-mêmes. L’interprétation des jeunes acteurs et la mise en scène émotive font de Dans leur regard une œuvre essentielle, nécessaire et inoubliable sur les biais systémiques et les réparations symboliques.
The Night Of (2016)
Avec The Night Of, HBO livre une série sombre et magistrale sur un jeune homme accusé de meurtre à New York. Le récit détaillé de son arrestation, de l’enquête et de son passage en prison montre les rouages broyeurs du système judiciaire américain. Le personnage principal, incarné par Riz Ahmed, incarne l’innocence broyée par une institution qui doute avant même de juger. Les deux séries partagent une approche narrative immersive, plongeant le spectateur dans le quotidien des accusés et de leur entourage. Elles offrent une critique sociale, mettant en lumière les défaillances des systèmes censés protéger les individus. John Turturro et Riz Ahmed livrent des prestations d’une justesse impressionnante, dans une série immersive, déchirante, qui interroge le spectateur à chaque détour de son intrigue sobrement tendue.
L’affaire Jacob Barber (Defending Jacob, 2020)
Dans cette mini-série adaptée du roman de William Landay, un procureur voit son fils accusé de meurtre. L’Affaire Jacob Barber explore la frontière floue entre amour parental, vérité et justice. La série interroge profondément le doute, la culpabilité présumée et les choix impossibles face à l’amour inconditionnel. Portée par Chris Evans dans un rôle dramatique fort, la série plonge dans les tensions familiales, les secrets enfouis et le poids des apparences. À l’instar de Adolescence, elle questionne la culpabilité, les non-dits, les apparences trompeuses et la manière dont les institutions traitent la jeunesse. Un thriller émotionnellement intense et psychologiquement troublant, à la tension insidieuse.
Criminal : Royaume-Uni (Criminal : UK, 2019)
Criminal : Royaume-Uni repose sur un concept minimaliste mais redoutablement efficace : tout se déroule dans une salle d’interrogatoire, entre suspects, policiers et avocats. La tension repose sur les dialogues, les non-dits et les tactiques de manipulation psychologique. Chaque épisode, autoconclusif, est un huis clos oppressant où la vérité se construit par couches successives. Comme Adolescence, la série mise sur l’intensité psychologique, les dilemmes moraux et la lutte pour faire émerger la vérité. La sobriété de la mise en scène, alliée à l’intelligence des scripts et à la force des performances d’acteurs, fait de Criminal une série captivante qui transforme un simple interrogatoire en théâtre d’émotions et de révélations.
Une famille presque normale (En helt vanlig familj, 2023)
Cette mini-série suédoise suit une famille dont la vie bascule lorsque leur fille est accusée de meurtre. À travers les points de vue du père, de la mère et de la fille, la série tisse un récit nuancé sur la perception de la vérité et les limites de la loyauté familiale. Une famille presque normale partage avec Adolescence son atmosphère pesante, ses jeux de faux-semblants et sa critique sociale sous-jacente. L’approche à trois voix permet une immersion fine dans les contradictions intimes de chacun, dans leurs espoirs, leurs peurs et leur solitude. C’est une série sobre, efficace, qui touche par sa justesse, ses ambiguïtés morales et sa tension toujours contenue.
Où voir ces séries similaires à 'Adolescence' en streaming ?
Toutes ces séries sont disponibles sur les principales plateformes de streaming, notamment Netflix, Prime Video, Canal+, Apple TV+ ou encore Disney+. Sur JustWatch, vous pouvez vérifier en un clin d’œil où elles sont disponibles en fonction de vos abonnements. Cliquez sur les logos ci-dessous pour filtrer selon vos services ou utilisez "réinitialiser" pour afficher toute la liste. Pensez également à créer votre liste personnalisée et à activer les notifications pour suivre vos séries préférées !