Un pneu serial killer, un homme à la recherche de son chien disparu, un spectateur qui interrompt une pièce, une victime de ripoux laissée pour morte qui se réveille… les pitchs des films de Quentin Dupieux annoncent très vite la couleur : le quinqua français est un cinéaste à part, inclassable. Autant dans ses thématiques, souvent des comédies noires et/ou absurdes, que dans sa façon de créer. Très prolifique, le metteur en scène a signé treize longs métrages dont sept sortis ces six dernières années. Un rythme effréné lié à un besoin de créer vite et ne laisser aucune idée au fond d’un tiroir.
Son premier film est un moyen métrage, Nonfilm, sorti en 2001, qu’il a financé lui-même. Le succès n’est pas au rendez-vous mais le duo Éric Judor et Ramzy Bedia est séduit et participe à son premier long métrage, Steak (2007), sur deux jeunes subissant les diktats farfelus d’une bande à laquelle ils veulent absolument appartenir. Mr Oizo - son nom sur la scène électro-pop (car Dupieux est aussi musicien) - se fait remarquer davantage avec son film suivant sélectionné à la Semaine de la critique au Festival de Cannes.
Rubber, sorti en 2010, fait d’un pneu tueur en série et télépathe le personnage principal de son film tourné dans le désert californien, non sans rappeler Steven Spielberg et son premier film Duel, où un camion prenait pour cible un automobiliste sans que l’on ne voit jamais le conducteur au volant. Une des caractéristiques du réalisateur est qu’il tourne très vite. Rubber n’a nécessité que 14 jours de tournage. Et aucun trucage numérique n’a été utilisé : tous les effets spéciaux sont mécaniques.
Continuant à tracer sa route dans le cinéma de l’absurde, Dupieux tourne ensuite Wrong (2012), sur un homme aussi perdu que son chien, puis son spin-off Wrong Cops (2013) sur un flic ripou face à une victime laissée pour morte qui se réveille. Avec Réalité (2014), premier film qu’il tourne en France après avoir vécu dix ans aux États-Unis, il embarque Alain Chabat dans le rôle d’un réalisateur qui s’apprête à tourner son premier film d’horreur mais à qui le producteur pose une condition à son financement : trouver le meilleur gémissement de l’histoire du cinéma. Puis c’est au tour de Benoît Poelvoorde de jouer un commissaire pour un long interrogatoire très bavard avec un suspect dans Au Poste ! (2018). Dans le pseudo western montagnard Le daim (2019), Jean Dujardin est obsédé par son blouson à franges qui, selon lui, lui donne un style de malade, au point de sombrer.
Les scénarios suivants rivalisent d’inventivité et de non-sens. Dans Mandibules (2020), deux pieds nickelés décident de se faire de l’argent avec la mouche géante coincée dans le coffre de leur voiture. Dans Incroyable mais vrai (2022), un couple achète une maison avec un conduit permettant de voyager dans le temps. Fumer fait tousser (2022) raconte l’escapade de la Tabac Force, un groupe de cinq justiciers envoyés en retraite au bord d’un lac pendant une semaine. Yannick (2023) met en scène un spectateur qui interrompt une pièce de théâtre pour reprendre la soirée en main. Et enfin Daaaaaali ! (2024) tente un biopic de l’artiste excentrique, interprété par plusieurs acteurs. Quentin Dupieux laisse libre cours à son imagination et restitue tous ses délires.
Où regarder les films de Quentin Dupieux en streaming ?
Pour revoir les films de Quentin Dupieux qui nous balade en absurdie avec grand talent, vous pouvez suivre notre liste qui classe ses films du plus récent au plus ancien. De Daaaaaali ! à Nonsens, découvrez où il est possible de se familiariser avec la filmographie dense du réalisateur. Vous pouvez cliquer sur le logo des services de streaming pour voir quels films sont disponibles sur vos plateformes. Ou ne rien cocher du tout pour voir où sont disponibles les films tous services confondus.